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NASA : Un Nouveau Rapport Cinglant Démolit la Méga-Fusée de Boeing

NASA : Un Nouveau Rapport Cinglant Démolit la Méga-Fusée de Boeing

La prochaine version du Space Launch System (SLS), pierre angulaire du programme Artemis de reconquête lunaire, ne répond toujours pas aux exigences de la NASA, malgré une explosion des coûts et un calendrier qui ne cesse de s’allonger.

Une Série Noire pour Boeing

Après avoir rencontré de sérieux problèmes dans l’aviation civile et subi l’humiliation de l’affaire Starliner, Boeing est désormais la cible d’un nouveau rapport cinglant de l’inspection générale de la NASA. Cet organe d’audit interne de l’agence a mis en lumière plusieurs problèmes critiques dans le développement du Space Launch System (SLS), la méga-fusée censée jouer un rôle central dans le programme Artemis.

NASA : Un Nouveau Rapport Cinglant Démolit la Méga-Fusée de Boeing

Le rapport, mis en avant par Space.com, se concentre sur la dernière version du SLS, appelée Block 1B. Ce nouveau modèle est conçu pour transporter une charge utile plus importante vers la Lune à partir de la mission Artemis 4, après le retour des astronautes sur la Lune lors de la mission Artemis 3, prévue pour être le premier depuis 1972. Il s’agit donc d’une pièce maîtresse des plans à long terme de la NASA.

Un Cahier des Charges Non Respecté

Le rapport indique que le travail réalisé par Boeing sur ce lanceur laisse à désirer. Apparemment, le produit actuel ne répond ni aux normes internationales de l’aérospatiale ni aux attentes de l’agence, ce qui a conduit à une série de Requêtes d’Actions Correctives (CAR).

L’enquête du bureau de l’inspecteur général attribue ces problèmes à un manque flagrant de personnel suffisamment qualifié, dû à des méthodes de formation interne jugées inadéquates. Le rapport critique également les protocoles de supervision et de contrôle qualité de l’entreprise, soulevant ainsi de sérieux doutes quant à la fiabilité de ce mastodonte.

Un Budget qui Explose et un Calendrier Bousculé

Au-delà de ces problèmes techniques, l’inspection a également dénoncé une nouvelle explosion des coûts opérationnels associés au SLS Block 1B. Elle estime que ces coûts atteindront environ 5,7 milliards de dollars avant le lancement en 2028, soit 700 millions de plus que le budget initialement établi en 2023. Le principal coupable ici est le deuxième étage, appelé Exploration Upper Stage (EUS), dont le prix pourrait flamber de 962 millions à presque 2,8 milliards de dollars.

Cela constitue une critique récurrente à l’égard du SLS, dont le coût de développement total dépasse aujourd’hui les 20 milliards de dollars. Cela en fait la fusée la plus chère de tous les temps, alors que l’engin est loin d’être aussi sophistiqué que le Starship de SpaceX, par exemple. En 2021, la situation avait déjà pris des proportions telles que la NASA avait lancé un nouvel appel d’offres pour trouver un partenaire moins coûteux que Boeing. Il apparaît aujourd’hui que cet avertissement n’a pas suffi à limiter l’hémorragie financière.

La NASA en Quête d’une Réduction pour sa Fusée à Plusieurs Milliards

Enfin, la NASA s’inquiète également du fait que tous ces problèmes risquent d’avoir un impact considérable sur le calendrier du programme. Elle rappelle que la livraison de l’EUS a déjà été repoussée de 2021 à 2027, et estime que ce bilan hautement problématique va encore rallonger le processus et retarder le départ d’Artemis 4.

Du Partenaire Prestigieux au Véritable Fardeau

Ce rapport ne présage rien de bon pour Boeing, car ce n’est pas la première fois que ce prestataire cause des migraines à la NASA. Depuis que l’agence a attribué le contrat à l’avionneur en 2011, il s’est régulièrement distingué par son manque de fiabilité. Certes, la première version de la fusée a fini par décoller avec succès à l’automne 2022 dans le cadre de la mission Artemis 1. Mais l’engin a connu un parcours pour le moins chaotique, avec de nombreux tests avortés et des délais régulièrement pulvérisés.

Résultat : au fil des mois puis des années, le calendrier d’Artemis n’a jamais cessé de glisser suite à de nombreux problèmes techniques, remaniements logistiques et pépins administratifs. Aujourd’hui, si le grand programme de reconquête lunaire de la NASA patine, c’est en grande partie à cause de l’amateurisme affiché par Boeing.

Quel Avenir pour la Division Spatiale de Boeing ?

L’avionneur va donc devoir redresser la barre, et vite. Car entre les déboires du SLS et ceux du Starliner—la capsule dont la NASA a récemment admis qu’elle était effectivement coincée en orbite après une série de défaillances inquiétantes—la réputation de ce géant historique est en train de sombrer.

Ce fiasco pourrait bien faire les affaires de SpaceX à moyen terme. L’entreprise d’Elon Musk a déjà supplanté les géants historiques de l’aérospatiale pour devenir la coqueluche de la NASA, notamment grâce à ses appareils innovants et à sa fiabilité remarquable jusqu’à présent. Et avec les déboires de Boeing, elle est plus que jamais sur la voie royale. Il sera donc très intéressant de voir quelle stratégie la NASA va adopter avec ses prestataires dans les prochaines années ; elle devra impérativement se montrer plus clairvoyante, sous peine de continuer à dilapider son budget déjà serré.

Source : Journaldugeek

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