Les Nouveaux Aéroports en Construction en Afrique – Projets et Enjeux
Les Nouveaux Aéroports en Construction en Afrique – Projets et Enjeux
L’Afrique connaît une transformation majeure dans le secteur aérien, avec plusieurs projets d’aéroports ambitieux en cours de construction. Ces infrastructures visent à répondre à la croissance exponentielle du trafic aérien sur le continent, tout en renforçant la connectivité régionale et internationale. Parmi ces projets, le futur aéroport de Bishoftu en Éthiopie se distingue comme le plus grand du continent, symbolisant les ambitions africaines en matière d’aviation.
Cet article passe en revue les nouveaux aéroports africains en construction : leurs caractéristiques techniques d’une part, leurs retombées économiques d’autre part, sans oublier les défis majeurs qu’ils doivent surmonter.
1. L’Éthiopie en tête : Le méga-aéroport de Bishoftu, futur hub africain
Un projet phare pour l’aviation africaine

L’Éthiopie, déjà reconnue pour sa compagnie aérienne Ethiopian Airlines (la plus grande et la plus rentable d’Afrique), construit un aéroport colossal près de Bishoftu, à 40 km d’Addis-Abeba. Avec un coût estimé entre 6 et 7,8 milliards de dollars, ce projet devrait être achevé d’ici 2029.
Capacité et infrastructures
- 100 à 110 millions de passagers par an (contre 25 millions pour l’actuel aéroport Bole d’Addis-Abeba).
- 4 pistes (contre 1 seule à Bole).
- Terminaux high-tech, intégrant des technologies durables (énergies renouvelables, gestion intelligente des déchets).
- « Mega Airport City » : Un complexe intégrant hôtels, centres commerciaux et zones logistiques.
Pourquoi ce projet est stratégique ?
- Désengorger Bole International Airport, déjà saturé.
- Positionner l’Éthiopie comme hub mondial, rivalisant avec Dubaï et Istanbul.
- Stimuler l’économie : Création de milliers d’emplois, développement du tourisme et des investissements étrangers.
« Ce nouvel aéroport va bien au-delà d’une simple infrastructure. C’est un levier de croissance pour toute l’Afrique. » – Mesfin Tasew, PDG d’Ethiopian Airlines.
2. Autres grands projets aéroportuaires en Afrique
Si l’Éthiopie attire l’attention, d’autres pays africains investissent massivement dans leurs infrastructures aéroportuaires.
A. Le Nouvel Aéroport International du Ghana (Terminal 3 de Kumasi et extensions d’Accra)

- Objectif : Faire du Ghana un hub ouest-africain.
- Investissement : Plus de 400 millions de dollars.
- Capacité : Accroître le trafic passagers de 5 à 10 millions par an.
B. L’Aéroport de Bugesera au Rwanda
Le Rwanda accélère la construction de son nouvel aéroport phare à Bugesera, situé à 25 km de Kigali, avec un achèvement prévu pour 2027. Ce projet stratégique, évalué à 2 milliards de dollars, bénéficie d’un prêt de 200 millions $ de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII), soutenue par la Chine. Dès sa première phase, l’aéroport pourra accueillir 7 millions de passagers par an, avec une extension prévue à 14 millions d’ici 2032.

Doté d’un terminal fret de 150 000 tonnes annuelles, il vise à positionner le Rwanda comme un hub aérien concurrent d’Addis-Abeba en Afrique de l’Est. Ce projet, mené en partenariat avec Qatar Airways (actionnaire à 60 % de RwandAir), s’inscrit dans une ambition plus large de connectivité régionale et de développement économique.
- Coût : 1,3 milliard de dollars.
- Capacité prévue : 7 millions de passagers/an (phase 1).
- Particularité : Conçu pour être écologique (panneaux solaires, gestion des eaux pluviales).
C. Le Projet d’aéroport d’Ekondo-Titi au Cameroun
Bien qu’aucune source officielle ne mentionne actuellement un projet spécifique d’aéroport à Ekondo-Titi, le gouvernement camerounais poursuit activement la modernisation de ses infrastructures aériennes et routières dans la région. Avec un investissement de 72 milliards de FCFA, le Cameroun lance la rénovation de trois aéroports clés (Bertoua, Kribi, Tiko). Dans le même temps, le pays finalise la route Ekondo-Titi-Kumba (60 km) – un projet longtemps retardé par l’insécurité mais désormais pris en main par le BIR pour une livraison prévue en 2025.

Ces travaux s’inscrivent dans le Plan d’Urgence Triennal (PLANUT) visant à désenclaver les zones économiques, notamment dans le Sud-Ouest. La réhabilitation des infrastructures existantes et l’amélioration de la connectivité terrestre pourraient préparer le terrain pour de futures extensions aéroportuaires, bien qu’aucun budget ou calendrier n’ait encore été officialisé pour Ekondo-Titi.
- But : Désenclaver la région anglophone et faciliter l’exportation des produits agricoles.
- Financement : Partenariat public-privé.
D. L’Aéroport de Lanseria (Afrique du Sud) – « Smart Airport »
Situé au nord de Johannesburg, l’aéroport privé de Lanseria entame une transformation majeure avec un investissement de 1 milliard de rands (environ 40 millions £) pour moderniser ses infrastructures d’ici 2031. Les travaux clés incluent : l’extension de la Taxiway Alpha (200 millions R) pour accueillir des gros-porteurs (Boeing 777, Airbus A330), une nouvelle station de carburant (140 millions R) et des installations MRO (500 millions R).

Géré privément depuis 50 ans, Lanseria vise à combler le manque sud-africain en hubs cargo tout en développant son trafic passagers, avec un accent sur les vols privés et les connexions africaines. Bien que concurrencé par OR Tambo (géré par l’État), cet aéroport « intelligent » pourrait s’imposer comme une alternative stratégique pour les compagnies régionales et le tourisme.
- Innovation : Premier aéroport « vert » d’Afrique, avec zéro émission nette.
- Capacité : 16 millions de passagers d’ici 2030.
3. Les Enjeux des Nouveaux Aéroports Africains
A. Défis financiers et logistiques
- Coûts élevés : Les méga-projets comme celui de Bishoftu nécessitent des financements internationaux (Banque Africaine de Développement, prêts chinois, etc.).
- Retards possibles : Certains projets africains restent « spéculatifs » (rapport CAPA 2024).
B. Impact environnemental et social
- Déplacements de populations (ex. : terrains expropriés pour Bishoftu).
- Émissions CO₂ : Malgré les promesses « écologiques », l’aviation reste polluante.
C. Concurrence régionale
- Dubai, Istanbul, Doha dominent les connexions Afrique-Monde.
- L’Afrique doit se positionner pour éviter la dépendance envers ces hubs.
4. Perspectives : L’Afrique, Futur Leader de l’Aviation ?
Selon l’IATA, le trafic aérien africain pourrait croître de 5% par an jusqu’en 2040. Pour y répondre, les nouveaux aéroports seront cruciaux.
Scénarios possibles :
✅ Succès : Si les projets se concrétisent, l’Afrique pourrait devenir un carrefour aérien majeur.
❌ Risques : Retards, surendettement, ou infrastructures sous-utilisées (comme certains aéroports « fantômes » en Angola).
Conclusion : Une Révolution Aéroportuaire en Marche
Les Nouveaux Aéroports en Construction en Afrique reflètent les ambitions économiques et géopolitiques du continent. Le projet éthiopien, en particulier, pourrait redéfinir les flux aériens mondiaux.
Cependant, la réussite dépendra :
✔ De la bonne gestion des fonds.
✔ De l’adoption de technologies durables.
✔ D’une coopération régionale renforcée.
À suivre en 2025-2030 : L’évolution de ces chantiers et leur impact réel sur l’économie africaine.
FAQ
Q : Quel sera le plus grand aéroport d’Afrique en 2030 ?
R : L’aéroport de Bishoftu (Éthiopie), avec 110 millions de passagers/an.
Q : Quels pays africains investissent le plus dans les aéroports ?
R : Éthiopie, Afrique du Sud, Ghana, Rwanda et Maroc.
Q : Ces aéroports seront-ils écologiques ?
R : Plusieurs intègrent des technologies vertes, mais l’impact global reste à surveiller.
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