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L’atelier de familiarisation sur la certification des aérodromes : ce qu’il faut retenir

Il s’est tenu du 05 au 09 août à l’hôtel Radisson Blu de N’Djaména, un atelier de familiarisation sur la certification des aérodromes. Cet atelier est le fruit d’un partenariat entre l’Autorité de l’Aviation Civile du Tchad (ADAC) et le Bureau Afrique occidentale et centrale (WACAF) de l’Organisation Internationale de l’Aviation Civile (OACI). L’objectif des assises est d’outiller les techniciens et d’autres cadres de différents secteurs qui interviennent dans le domaine de l’aviation civile, sur les procédures de certification des aérodromes ainsi que l’élaboration des différents documents y afférents.

L’atelier de familiarisation sur la certification des aérodromes : ce qu’il faut retenir

Durant ces cinq (05) jours, les experts des pays tels que le Cameroun, le Congo Brazzaville et le Sénégal dont les aéroports ont été certifiés ou en cours de certification ont partagé leurs riches expériences avec les participants de trois pays d’Afrique centrale, notamment la République centrafricaine, de Guinée équatoriale et du Tchad.

  • La certification d’aérodromes, un processus exigeant

La certification d’aérodromes est une exigence règlementaire internationale. Elle est une obligation pour tout aérodrome recevant des vols réguliers internationaux. Certifier un aérodrome astreint, au sens légal du terme, les exploitants à mettre en œuvre les exigences des Règlements Aéronautiques du Tchad (RAT) qui découlent des annexes de la Convention de Chicago du 7 décembre 1944 qui a été ratifié par le Tchad le 03 juin 1962. Cette Convention fixe les responsabilités des États signataires, parmi lesquelles la mise à disposition des infrastructures adéquates. Pour répondre aux obligations de la Convention, les Etats ont établi des Autorités autonomes de régulation et de supervision de la sécurité et la sûreté de l’aviation civile. La certification est le moyen permettant de s’assurer de la qualité des services et des infrastructures mis en place sur une plateforme aéroportuaire.

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Plus précisément, il s’agit pour les États de s’assurer que les personnes et les organisations qui exercent une activité aéronautique respectent les lois et règlements nationaux relatifs, en l’occurrence, à la sécurité aérienne. Outre cette responsabilité de suivi des normes, les États sont tenus, selon l’article 38 de la Convention de Chicago, de notifier à l’OACI les éventuelles différences de leurs règlements par rapport aux annexes afin qu’elles soient publiées aux autres États.

En somme, le processus de certification d’un aérodrome comprend cinq (05) phases, notamment : l’expression d’intérêt pour un certificat d’aérodrome (i), la demande formelle du certificat d’aérodrome (ii), l’évaluation des installations et équipements (iii), la délivrance ou refus du certificat d’aérodrome (iv), la publication du statut d’aérodrome certifié (v).

  • La certification de l’aéroport international Hassan Djamous de N’Djamena, une mobilisation de toutes les parties prenantes

Selon l’OACI, le taux de mise en œuvre de la certification des aérodromes dans la sous-région WACAF est aujourd’hui de l’ordre de 33%. L’ADAC fait de ce projet de certification de l’aéroport international Hassan Djamous une « priorité et un défi », selon son Directeur général, Monsieur Sénoussi Hassana Abdoulaye.

En effet, le processus de certification de la plateforme aéroportuaire de N’Djamena a été lancé pour la première fois en 2015 avant de connaitre un arrêt, ajoute le directeur de la navigation aérienne, Monsieur Hissein KOKOÏ. L’atelier du 05 au 09 août 2024 marque la relance du processus avec l’accompagnement du Bureau WACAF.

𝙇𝙖 𝘿é𝙡é𝙜𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙙𝙚 𝙡’𝘼𝙎𝙀𝘾𝙉𝘼 𝙥𝙤𝙪𝙧 𝙡𝙖 𝙂𝙚𝙨𝙩𝙞𝙤𝙣 𝙙𝙚𝙨 𝘼𝙘𝙩𝙞𝙫𝙞𝙩é𝙨 𝘼é𝙧𝙤𝙣𝙖𝙪𝙩𝙞𝙦𝙪𝙚𝙨 𝙉𝙖𝙩𝙞𝙤𝙣𝙖𝙡𝙚𝙨 𝙙𝙪 𝙏𝙘𝙝𝙖𝙙 (𝘿𝘼𝙂𝘼𝘼𝙉𝙏), l’exploitant principal de l’aéroport international Hassan Djamous de N’Djaména, a exprimé le souhait ardent d’être certifié. Un comité technique qui regroupe l’ensemble des acteurs a été mis en place, notamment le fournisseur des services de la navigation aérienne, les assistants en escale, les pétroliers, etc. Le plan d’action qui a fait l’objet des travaux durant cet atelier, appelle toutes les parties prenantes à mettre en œuvre les actions relevant de leur domaine de compétences.

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La Représentation de l’ASECNA en charge notamment de la fourniture des services de navigation aérienne, de l’énergie et le balisage ainsi que le service de sauvetage et de lutte contre les incendies d’aéronef, a montré son engagement dans le processus de certification de l’aéroport international Hassan Djamous de N’Djamena par la mobilisation de ses services techniques à participer activement à l’atelier.

  • Plans d’actions de l’ADAC et de la DAGAANT

Les travaux de cet atelier ont permis d’établir un état des lieux de l’ADAC et de la DAGAANT en termes de capacité à relancer le processus de certification de l’aéroport international Hassan Djamous. Pour ce qui est de l’ADAC, sur les 70 questions déroulées 48 ont été jugées satisfaisantes, 8 sont en cours et 14 questions ne sont pas encore connu un début d’exécution. Parmi les actions urgentes, on peut noter la prise des décrets d’application du Code de l’aviation civile pour encadrer les sanctions en cas de non-respect des disposition règlementaires, en matière d’utilisation des terrains et la gestion de l’environnement.

A la clôture de l’atelier, le directeur général de l’ADAC Monsieur Sénoussi Hassana Abdoulaye s’est engagé à mettre en œuvre le plan d’action issu de ces assises.

Du côté de l’exploitant, le dirigeant responsable s’est également engagé pour faire bouger les choses. Il a promis de relever, dans un délai raisonnable les défis liés à la mise à jour de l’information aéronautique et du manuel d’aérodrome. Ainsi, un chronogramme dont l’échéancier est fixé pour janvier 2025 est élaboré par l’exploitant. Il prend en compte la transmission du plan d’action, la demande d’expression d’intérêt, la finalisation des documents et la demande formelle.

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La qualité des travaux de l’atelier est saluée par Brice Nicaise, expert envoyé par l’OACI pour accompagner le Tchad dans la certification de l’aéroport international Hassan Djamous.

La problématique de la sécurité aérienne n’est pas dissociable de celle de la sécurité des usagers. La certification de l’aéroport international Hassan Djamous permettra, en termes d’avantages, de créer un climat de confiance des usagers sans distinction aucune.

Source : ADAC

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