Douche froide pour Corsair : la République du Congo renonce à devenir actionnaire
Douche froide pour Corsair : la République du Congo renonce à devenir actionnaire
Préférant se concentrer sur le développement de sa propre compagnie nationale, la présidence de Denis Sassou-Nguesso renonce à entrer au capital de la compagnie française. Corsair assure néanmoins avoir déjà identifié un nouvel actionnaire.
La République du Congo ne sera pas actionnaire de Corsair. Les rebondissements n’en finissent plus chez Corsair. Après avoir annoncé en décembre dernier, et à la surprise générale, l’entrée à venir de la République du Congo dans son capital, la compagnie française a indiqué ce jeudi que l’opération n’aboutirait pas. Elle promet néanmoins l’arrivée d’un nouvel actionnaire pour enfin compléter son nouveau tour de table, en souffrance depuis plus d’un an.
Selon un communiqué, « la République du Congo et les actionnaires de la compagnie (Outre-Mer R-Plane, ou, OMRP) ont décidé d’un commun accord de limiter leur partenariat autour de leur coopération commerciale et opérationnelle à l’ouverture de la ligne Paris-Brazzaville ». Le pays préfère ainsi se concentrer sur le développement de sa possible future compagnie nationale pour les liaisons domestiques et régionales, même si celle-ci recevra l’appui de Corsair.
En décembre, Corsair avait pourtant « confirmé avoir reçu une lettre d’offre ferme pour un apport de fonds propres de 30 millions d’euros », dont un investissement de l’ordre de 15 millions d’euros de la part de la République du Congo pour le contrôle de 40 % du capital (voir encadré ci-dessous). En interne, on assurait alors avoir validé un accord de principe avec le pays dirigé par Denis Sassou-Nguesso depuis 1979 (mis à part un intermède de cinq ans). Le reste de la somme devrait être apportée par des actionnaires déjà présents à travers le consortium d’investisseurs antillais OMRP, qui détient la compagnie depuis 2020.
Depuis, le dossier était à l’étude au sein de la Commission européenne, qui a ouvert une enquête approfondie sur ce dossier en février afin de s’assurer qu’il soit conforme à la réglementation communautaire sur les aides d’Etat, notamment en raison de l’aide à restructuration déjà accordée par la France.
Le salut viendra peut-être d’un « nouvel actionnaire privé d’un groupe français pour compléter ce nouveau tour de table », selon le communiqué de la compagnie. Celui-ci aurait déjà été identifié par Pascal de Izaguirre, PDG de Corsair, et le consortium OMRP. « L’arrivée de ce nouvel actionnaire ne modifiera en rien le plan d’affaires projeté et transmis à la Commission européenne », précise la compagnie.
Source : Léo Barnier